Le piment

Le piment rouge et le poivron

D’un point de vue culinaire, il existe deux grandes catégories de piments, les forts, qui tiennent surtout lieu d’épice et les doux, que l’on appelle aussi « poivrons » et qui sont généralement consommés comme légumes.


LOS ANGELES (AFP) - Des chercheurs américains ont annoncé avoir découvert que la substance qui donne leur piquant aux piments rouges, avait la propriété de faire "se suicider" une majorité des cellules cancéreuses de la prostate. Selon une étude de l'institut de cancérologie de l'hôpital Cedars-Sinaï et de l'Université de Californie à Los Angeles, l'injection de capsaïcine, alcaloïde présent dans les piments forts, dans des cellules prostatiques cancéreuses conduit à leur apoptose*, soit leur destruction par fragmentation. Quelque 80% des cellules cancéreuses humaines de la prostate portées par des souris de laboratoire ont ainsi été détruites après avoir reçu cette substance. "La capsaïcine a eu un profond effet anti-proliférant sur les cultures de cellules humaines de cancer de la prostate", a souligné Sören Lehmann, l'un des chercheurs ayant participé à cette étude publiée dans la revue "Cancer research".
Quelque 700 000 hommes sont atteints chaque année d'un cancer de la prostate dans le monde.

Apoptose* : Mort des cellules cancéreuses (suicide cellulaire).




Entrez donc dans le monde extraordinaire et séduisant du piment


Piment de Cayenne, capsicum frutescents, sur Passeportsanté




Le piment, l'épice des pauvres


Lorsqu'on compare le petit piment fort de type Cayenne, considéré comme une épice, au gros poivron du marché, considéré comme un légume, on a du mal à croire qu'ils viennent de la même plante. C'est pourtant le cas, et c’est ce qui explique la confusion qui existe parfois entre les termes « poivron » et « piment ». Originaire de Bolivie et des régions avoisinantes, d'où il s'est rapidement répandu dans toute la zone qui couvre l'Amérique du Sud, l'Amérique centrale et le Mexique, le piment a fait l'objet d'un important travail de sélection qui a conduit à la multitude de variétés que nous connaissons aujourd'hui, et dont la saveur va du très doux au très piquant.


Moins de cinquante ans après son introduction en Europe, le piment au goût fort était utilisé dans la moitié du globe, en cuisine, en pharmacie et comme adjuvant pour conserver les aliments. Christophe Colomb souhaitait faire du piment une épice à grande importation. Mais ce rêve commercial se heurta à la rapidité et à la facilité avec lesquelles les graines et la plante du piment s'adaptèrent au climat de l'Europe tempérée. Cela eut des effets considérables au plan aussi bien culturel qu'économique : le régime de monopole (et donc de prix) des épices orientales s'écroula et le poivre fut la première des épices à être supplantée par le piment, appelé l'"épice des pauvres" ou la "drogue pour tous".
Le piment confère de la couleur, de la saveur et de la chaleur à la cuisine des pauvres qui, de cette façon, acquiert un caractère bien plus prononcé et net. Finalement les plats insipides gagnent de la saveur, les aliments les plus sujets à se détériorer peuvent être conservés et les mets en général, deviennent plus variés et même colorés.


Le piment suscite la joie de manger. Le piment -statut symbole- des pauvres était opposé au poivre, symbole des gens riches. Cependant après beaucoup de temps, le piment, à la fois tenace et envahissant, a enfin gagné cette lutte et s'est imposé aussi dans la cuisine des nantis et des bourgeois qui, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, se sont intéressés à cette petite plante quelque peu transgressive.
On est pas arrivé à bien comprendre pourquoi un même nom, Capsicum, a été choisi pour indiquer à la fois le piment fort et sec et le poivron de table doux et charnu. En 1951 de nouvelles espèces de Capsicum cultivées au Mexique et en Amérique latine, ont été ajoutées.


Un allié de notre santé
"Respecter les lois de la nature pour vivre une vie saine", voilà un slogan qui, de nos jours, est de plus en plus répété. Mais, à dire vrai, même si son énoncé est séduisant, il risque de perdre son sens authentique aux yeux de l'homme du vingtième siècle, qui a désormais adopté un style de vie si intense qu'il nest plus à même de distinguer ses propres rythmes biologiques des rythmes imposés par la vie moderne. Il s'agit d'une sorte de rêve que l'on cultive en soi, tout en renvoyant chaque fois la décision de suivre ces "lois de la nature" tant vantées, mais encore trop abstraites.
Au lieu de parler en termes philosophiques ou de grands principes, il serait beaucoup plus simple et efficace de commencer à mener une vie saine, ce qui nous permettrait d'acquérir une conscience accrue de ce qu'on mange et comment.



Il y a vraiment du piment dans l'air ! . . .

Les principes actifs
Le Capsicum rouge, aussi bien annuum que frutescents, est une source incomparable de principes actifs, parmi lesquels le plus important est l'alcaloïde des solanacées. Dans le cas du piment, celui-ci est appelé capsaïcine et est à l'origine de sa saveur prononcée tout à fait particulière.
La force de la capsaïcine est tellement prodigieuse que, si l'on en dilue une seule goutte dans cent mille gouttes d'eau, on arrive encore à éprouver une sensation de brûlure dans la bouche. Cet alcaloïde est un stimulant de la circulation sanguine et, pris en petites doses, il tend à la régulariser ; il est évident que des doses excessives peuvent avoir des effets indésirables, tels que brûlures et rougeurs de la peau. Par voie orale, il combat efficacement les problèmes de digestion, car il stimule la sécrétion des enzymes de la digestion et du mucus qui protège la paroi gastrique. Les graines du piment contiennent de la lécithine, un polyphosphate naturel qui fait baisser le taux de cholestérol dans le sang, tout en favorisant le volume et l'élasticité des artères.


Toutes les vitamines sont présentes dans ce petit fruit.
Vitamine A : Elle facilite le métabolisme, la fixation, ainsi que l'assimilation des acides aminés et des protéines.
Vitamine E : Cette vitamine joue un rôle antitoxique dans notre organisme, En outre, puisqu'elle est liposoluble, elle entre facilement à l'intérieur de la structure cellulaire de la peau et freine les phénomènes d'oxydation nuissibles pour notre santé et qui engendrent le processus de vieillissement.
Vitamine C : A chaque fois que notre organisme est affaibli et exposé aux agents pathogènes, nous avons besoin de vitamine C pour soutenir notre système immunitaire qui agit à travers les globules blancs. En outre l'acide ascorbique renforce les parois des capillaires dans la circulation veineuse périphérique. Le piment est particulièrement riche en cette substance : cent grammes de produit sec contiennent cent vingt milligrammes de vitamine C.
Vitamine K : C'est une vitamine qualifiée d'hémostatique en vertu de son pouvoir coagulant dans le sang et de son action cicatrisante.
Vitamine PP : Contrairement à la vitamine PP, beaucoup d'autres vitamines ne sont plus présentes dans le piment desséché ;
la caractéristique principale d la vitamine PP réside, en effet, dans le fait qu'elle reste inaltérée dans le temps. Elle contribue à l'élasticité des capillaires et agit efficacement sur la circulation périphérique du sang.


C'est justement en vertu de son apport en vitamines qu'il faudrait toujours ajouter un peu de piment à nos mets, si possible en fin de cuisson, de façon à garder intactes les vitamines sensibles à la chaleur telles que la vitamine C.  


                                                                                                                                    
 Se soigner avec le piment
D'aucuns seront, sans doute étonnés de constater que le piment est parfois considéré comme un aliment à éviter ; d'autres reviendront sur leur jugement, probablement dû à la difficulté de le doser et, peut-être, ils ne penseront plus que le piment est une épice trop pimentée pour être bienfaisante. Même les plus circonspects, c'est à dire ceux qui n'acceptent que des démonstrations scientifiques irréfutables, seront favorablement étonnés par les propriétés équilibrantes, anti-infectieuses et révulsives du piment, que le poivre, une épice souvent utilisée à sa place en cuisine, ne possède pas.


Les "miracles" thérapeutiques du piment
Même s'il n'est pas un élixir d'éternelle jeunesse, le piment combat le vieillissement cellulaire. Celui-ci commence quand, avec le temps, la tension et par conséquent l'oxygène diminuent dans nos cellules.
Un effet de vasodilatation et d'oxygénation du sang est dû aux précieuses propriétés des vitamines PP et E contenues dans le piment.
La vitamine PP est responsable de l'action des capillaires, tandis que la vitamine E contribue à augmenter la quantité d'oxygène dans la circulation périphérique. En général, elles sont d'une importance fondamentale pour l'activation de la circulation dans toutes les parties du corps, y compris pour la peau qui rajeunit.
L'utilisation du piment fait baisser le taux de cholestérol dans le sang, car ses graines, tout comme celles du soja, contiennent de la lécithine, un acide gras non saturé qui sauvegarde l'élasticité et le volume des artères.                 
                                                    
Les propriétés anticancéreuses du piment
Actuellement on a tendance à consommer trop de viande et d'aliments raffinés, qui sont souvent la base des régimes alimentaires ; la constipation et l'augmentation des toxines dans le sang sont quelques-uns des effets les plus communs qui en découlent. A cet égard, on a démontré que le piment est une substance régulatrice et anticancéreuses au niveau gastro-entérique.
Les propriétés anticancéreuses du piment ne sont pas le fruit de théories abstraites ; elles représentent désormais un facteur acquis, confirmé par des études et des observations menées auprès des populations asiatiques et africaines qui l'utilisent régulièrement.
Il n'y a pratiquement pas de cas de cancers de l'intestin dans les statistiques sanitaires de ces pays. Les propriétés anticancéreuses du piment pourraient s'expliquer par son action antioxydante et par la démonstration que la réduction de l'oxygénation cellulaire est parmi les principales causes des pathologies cancéreuses. Le piment euphorisant et apporteur d'oxygène aux cellules semble combattre efficacement ce processus nuisible pour notre santé. Dans le cadre de la prévention du cancer, le piment agit en tant qu'antioxydant naturel et empêche la putréfaction et la formation des toxines qui favorisent la prolifération des cellules malignes.
La vitamine C et l'association fer-cuivre, présentes dans cette petite solanacée au goût prononcé, sont des éléments scientifiquement classés comme anticancéreux.


Parlons quand même de ses contre-indications
Après en avoir tant vanté les vertus, il est opportun de bien cerner les effets du Capsicum et de prendre aussi en considération ses contre-indications. Le piment ne doit absolument pas être pris par ceux qui souffrent d'aigreurs d'estomac (hyperchlorhydrie), car il stimule la sécrétion d'acide chlorhydrique, déjà produit par l'estomac en quantités excessives. Tous ceux qui souffrent d'ulcères et de gastro-entérites doivent aussi faire très attention à ne pas utiliser le piment, même si, dans certains cas, après une aggravation initiale, on a constaté une amélioration. En revanche, quel que soit notre état de santé, nous devons tous être conscients que tout abus ou excès peut provoquer des irritations des muqueuses gastro-intestinales, des inflammations rénales et, dans les cas les plus graves, une lésion rénale permanente. La diarrhée et les vomissements sont parmi les contre-indications liées à l'utilisation excessive du piment.
Il est nécessaire de faire attention aussi à l'usage externe du piment : il suffit d'avoir les mains souillées de capsicum ou de sa poudre pour provoquer des irritations violentes des yeux, de la bouche, des muqueuses et des peaux délicates. Une trop grande quantité de piment en contact avec la peau peut provoquer des brûlures, des vésicules et des ulcérations.
Faites donc bien attention : le piment n'est pas à prendre à la légère ; il est vraiment actif et fort.

Cet article est extrait du livre de M. De Franco,
"Soignez-vous avec le piment rouge et le poivron" (éditions De Vecchi)

2 commentaires:

  1. j'aime le piment et j'en mange, merci pour votre article super bien

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  2. Voua avez raison d'en consommer, un antioxydant reconnu, bon pour la santé, il ne faut surtout pas s'en priver. Beaucoup de préjugés contre le piment, mais la majorité ne sait pas et rejette sans savoir...

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